Dérèglement climatique, érosion de la biodiversité… L’environnement est soumis à de nombreux changements accélérés dont les origines sont liées à nos activités, les activités humaines.
Une explication possible est que si nous ne voyons pas le vivant qui s’amenuise, c’est parce que nous y sommes de moins en moins sensibles. Nous assistons à une extinction progressive de l’expérience du vivant (Robert Pyle), à une mort émotionnelle de la terre (Glenn Albrecht), et chaque génération est soumise à une amnésie environnementale générationnelle (Peter H Cahn).
Nous avons, en effet oublié que nous devons au vivant l’habitabilité de notre planète. De l’air que nous respirons, en passant par les bactéries qui favorisent notre digestion, jusqu’à la fertilité de la terre que nous cultivons, les vivants non humains nous rendent chaque jour de nombreux services.
Mais nous avons produit un récit qui consiste à considérer le vivant comme une matière infiniment extractible, qui a besoin de notre action pour « produire », pour « se protéger » ou encore pour « se réguler »…
Nous considérons que d’autres voies sont possibles. Nous sommes capables de poser un nouveau regard sur les autres vivants : capable de repenser nos relations avec ces derniers, capable de dépasser les rapports infériorisant que la plupart d’entre nous entretenons avec eux…
Le fait de réanimer cette sensibilité au vivant n’est pas le fait de personnes apolitiques, naïves ou « d’amis de la nature et des animaux ». Il ne s’agit pas de s’abandonner aveuglément aux « forces du vivant ». Il s’agit de regarder en face ce que nous sommes, d’où nous venons. D’accepter que nous sommes des « vivants parmi les vivants ».
Il ne s’agit pas de vouer un culte angélique à la nature, mais de reconnaître que nous pouvons profiter de celle-ci en infléchissant les dynamiques qui lui sont propres et qui nous sont nécessaires. D’ailleurs, bien au contraire, nous estimons que l’insensibilité qui conduit à la destruction du vivant est la même que l’entreprise de domination de certains êtres humains par d’autres êtres humains.
L’ambition de l’Appel d’Être, est d’aborder nos relations au vivant et plus particulièrement de repenser notre connexion à celui-ci.
Nous souhaitons enrayer cette « perte culturelle » et contribuer à donner les mots pour parler du vivant. Par la même, L’Appel d’Être souhaite contribuer à diffuser « une culture du vivant » (pour reprendre les termes de Baptiste Morizot).
L’Appel d’Être souhaite proposer une alternative, raconter une autre histoire qui nous permettrait d’imaginer de multiples façons d’interagir avec le vivant en y intégrant une nouvelle sorte d’attention. Nous imaginons L’appel d’Être comme un apport d’oxygène salvateur, un vent nouveau, un « courant d’êtres » au service de cette « culture du vivant
L’Appel d’Être, tous droits réservés 2024, un projet du collectif Les Œuvres Vives. Designé par Lucie Seyller et réalisé par Créagi.