Si l’on vous parle de biodiversité, vous pensez – peut-être – à des espèces emblématiques…. Ou bien les plantes ou animaux que vous pouvez apercevoir lors d’une balade en forêt ou en bord de mer ?
La biodiversité existe aussi à d’autres niveaux. Elle comprend aussi bien la diversité des variations génétiques au sein même des espèces ainsi que celle de l’ensemble des écosystèmes… Il n’y a donc pas une biodiversité mais des biodiversités…
Biodiversité et espèces : la diversité spécifique
La diversité spécifique comprend l’ensemble des espèces vivant sur terre. Il s’agit du niveau de biodiversité le plus facile à observer. Comment fait-on ? Tout simplement en comptant et comparant les espèces ? Simplement ?
En réalité nous ne connaissons qu’une partie du vivant qui nous entoure. Il reste un travail important à accomplir pour les scientifiques pour décrire l’ensemble des espèces connues. La science a, en effet décrit environ 2 millions d’espèces… Alors que l’on estime à 10 à 15 millions d’espèces potentielles sur terre.
D’autant que la plus grande diversité des vivants est composée par des êtres microscopiques, constitué d’une seule cellule (appelés organismes unicellulaires). Ils composeraient une grande partie des êtres vivants existants… Par exemple, si l’on mettait tous les virus de la planète les uns à côté des autres, ils formeraient une longueur cent fois plus grande de notre galaxie !
Cette biodiversité comprend les espèces sauvages mais également les espèces cultivées et élevées par les hommes (on parle de biodiversité domestique). Une diversité qui n’est d’ailleurs pas à l’abri des extinctions. Les espèces domestiques sont, en effet, de moins en moins nombreuses et de moins en moins variées. Il y a dix ans, 150 espèces nourrissaient la plupart des êtres humains. Et 12 cultures assuraient à elles seules 80 % des apports énergétiques. 90 % de la population mondiale provenait de seulement 14 espèces.
La diversité écosystémique : un processus en mouvement
Imaginez que vous voyagez en train… A mesure que les paysage défilent, vous allez voir des champs, une forêt, une rivière, des lacs, voire une montagne ou un bord de mer… Vous venez d’apercevoir différents écosystèmes. En effet, à mesure que vous déplacez, les conditions physiques (le type de sol, la température, les précipitations…) du paysage changent.
Un écosystème est un assemblage en mouvement. Il peut évoluer en réponse aux changements de ces conditions. Il est constitué de différents organismes vivants et de leur environnement abiotique (le sol, la géologie, le climat, l’altitude, etc.). Cet écosystème (voir notre exemple du jardin) est le théâtre d’un ensemble de dynamiques, de relations (les chaînes alimentaires ou trophiques, les symbioses par exemple), de processus. Une espèce ne peut donc être considéré indépendamment de son environnement. Chacune d’entre elle est en relation avec les autres espèces et avec son environnement abiotique. Et celle-ci, du fait de ces différentes interactions, influence les autres individus…
Considérer la biodiversité écosystémique, c’est aussi considérer sa dynamique. En effet, elle s’inscrit dans le temps, se renouvelle, se diversifie… C’est un processus en mouvement.
Ces interactions, cette dynamique, l’homme en bénéficie également : nous ne pourrions ainsi pas vivre sans notre microbiote intestinal ou sans les bactéries qui tapissent notre peau…
La diversité génétique : des combinaisons uniiques
Au sein de l’espèce humaine, des individus sont plus ou moins gros, grands, ont des couleurs de cheveux, de poils différents…
Chaque individu porte des séquences génétiques très légèrement différents. En effet, la reproduction sexuée implique de mettre en commun les bagages génétiques (génome) des deux parents. C’est cette mutualisation qui va permettre à leur descendance de posséder une combinaison génétique unique.
C’est ce qui fait qu’au sein d’une même population, chaque individu est unique. Si la structure de leur génome est proche, la combinaison de leurs différents gènes leur est propre. Les variations sont ainsi infinies au sein des populations. Et elles confèrent à celles-ci un avantage pour s’adapter aux évolutions. Si par exemple, dans le cas où une maladie touche une espèce, certains des individus vont succomber et disparaître. D’autres vont pouvoir résister s’adapter et transmettre leurs gênes….
Les espèces rares sont donc plus vulnérables. en effet, elles ont une variation génétique plus faible. Elles risquent donc de s’éteindre plus facilement si les conditions environnementales changent.
Cette diversité génétique a, par exemple, une importance dans le processus d’hybridation des plantes ou des animaux domestiques, dont nous dépendons pour nous nous nourrir.